Tu es ca
TU ES CA
Clair obscur où les questions s'entremêlent
S'entrechoquent, se pourchassent et prolifèrent
Prolifèrent, prolifèrent
Inondent mon esprit, une marée
Montante, montante
Immerge ma lucidité, ma raison
Que je voulais maîtresse, possessive
Incorruptible mais castratrice
Obsédante, je l'aimais mais elle disparaît
Peu a peu, rapidement
Inconsciemment je le veux
Vouloir, vouloir, vouloir
Mais surtout pouvoir, que cette vague a sur moi
Je suis marionnette de mon Ca.
Aujourd'hui sous la houle
Je m'écroule, envahi
Pourchassé, je me laisse rattrapé
Essoufflé a bout de souffle
A bout de course
Je m'effondre, effondre
Fondre en joie, je le crois
je me crois soudain autre, ce que je n'étais pas
Ce que je ne voulais pas
Encore vouloir enfin pouvoir
Enfin gérer ou ne plus dominer
Etre autre que soi, ne pas s'en vouloir ni ne pouvoir.
Etre ou avoir
Les deux je les veux
Veux, veux, veux
Eux, eux, eux
Pensent, pensent, pensent
Jugent, jugent, jugent
Rien à foutre, aveugle et sourd
Que ma route, mes désirs mes pulsions
Mes choix mes plaisirs mes passions
Toi tu es la, tu a ça, je te veux la
Tu es la, dans cet océan
Sans questions, plus rien
Non, plus rien que des envies
Des « faisons-le »
Des « et alors ? »
Des « qu'attends-tu ? »
Libérons nous, de nos chaînes, de leurs chaînes !
De leurs boulets, ralentisseurs, encombrants
Enervants, emmerdants
Rejoins moi ou plutôt je te rejoins
Car tu as
Avant moi
Fais le pas
Courageuse
Ou encore heureuse
Plus que moi
En tout cas
Mais crois moi
Ce n'est plus ça
Qui me ralentira
Car tu as
C'est en toi, toi, toi
Nous irons boire et manger
A leur santé, à leur malaise
A leur tristesse, à leur pitié
Ces idiots qui m'ont fait croire
Qui m'en ont fait voir
Qui m'ont fait voir
Qu'il n'y a pas d'espoir
Qu'une simple erreur
Mène au noir
Au fond, au fond, au fond
Du trou, d'où tu me sorts
Que je trouvais confortable, facile
Facile, facile, facile.
Je vois les cieux et je n'ai pas peur
De retomber et me faire mal
De perdre
De retrouver cette lucidité
Ce désespoir, le noir, ce noir
Que je broyais, qui me broyait
M'anéantissais sans le voir
Sans y croire, croire, croire
Mais la je crois que même un peu
Un peu de nous deux, rien qu'un peu
Me suffira à croire en moi
Et j'existe pour ça
Pour être car j'ai
Pour être car tu as
Pour être car tu es.