Visage

       

VISAGE
 

 

 

 

Un buisson, un buisson de roseaux. Roseaux noirs, secs, durs, mélangés régulièrement. Deux buissons, côte à côte mais espacés. Pratiquement semblables mais toutefois différents. Incurvés, comme les dunes affrontant le vent.

      

Ces deux buissons, calés, mobiles, situés au sud d'une zone en jachère, large. Ruinée petit a petit par le temps. Récemment sauvée du volcanisme mais dont il reste encore des séquelles. La lune. La face cachée de la Lune. Celle qui a honte d'être vue. Les mers, les océans de sable. Les ergs et les regs. Tout, tout finalement y est. Excepté l'eau. Mais parfois elle fait sont apparition. Remontant du sol, elle imbibe ce champ modelé par l'érosion.

      

De l'autre coté du buisson, un autre terrain. Plus vaste mais plus accidenté. Fait de hauts et de bas, de plateaux, de vallées escarpées. On dirait les Vosges. Le Ballon de Guebwiller au centre, règne. Jamais enneigé, il souffre parfois du mauvais temps, mais tente de rester digne.

      

Deux oasis, au nord du Ballon. Bordées par une dizaine de palmiers. L'eau verte y semble insalubre, peu profonde et définitivement non potable. Tout près de chaque mare, deux légères collines. Presque plates mais qui donnent l'impression de parfois vouloir gagner de la hauteur. Peine perdue. Retour a l'état initial. Elles se rejoignent, au pied du massif. De l'herbe. Un gazon souvent mal délimité qui cache les repères des taupes et autres infractuosités. Tout ce terrain souffre parfois de l'oued qui déborde. Sa crue ravine la terre, marquée, et s'écoule, sans but.

      

Le gouffre de Helm. Qui s'ouvre, béant, sans fond.

      

Sombre. La lumière n'est pas de ce monde. Pas de couleur,  pas d'ombre. Pas de vie. Seul le temps.