Seringue
SERINGUE
Hier, quelle salle journée ! Oh, tout aurait pu bien se passer. Mais voilà, une blonde a encore gâché mon week-end.
Samedi
soir, j'avais donc rendez-vous avec cette Natacha, dans un bar du Vieux
Tours. Je ne m'attendais pas à grand'chose. J'espérais être surpris. Et
ce fut le cas, de façon plutôt désagréable.
Natacha est tout simplement une seringue. Instrument médical de forme oblongue allongée, au sommet pointu. De la marque Penta et d'un volume de 50 millilitres, elle ressemble vaguement à toute autre seringue du même fournisseur. Elle porte une extrémité en forme de vis qui permet de la monter sur un pousse-seringue électrique, en la reliant à une tubulure. Dans ce cas, diverses précautions d'emploi doivent être connues pour pouvoir la manipuler. Une certaine dextérité est nécessaire, et il est parfois utile d'employer la force pour faire bouger le piston, surtout lors des premières manipulations.
Toujours dans le cas d'une utilisation avec un pousse-seringue, sa graduation frontale doit être mise en évidence. Cela permet un meilleur repérage et donc une meilleure organisation. Surtout ne pas perdre de temps !
Son emballage plutôt sommaire, se déchire sans offrir de résistance. Bien sur, il ne faut pas oublier de jeter un œil sur la date de péremption. Celle-ci, largement dépassée pour Natacha, se situe tout en bas d'un ensemble de symboles particulièrement difficiles à déchiffrer. Ma formation « Sécurité et Hygiène en milieu hospitalier » m'a offert cette capacité.
Plus à l'aise, elle commença à parler d'elle, ses origines, son avenir, ses désirs.
De critiques acerbes, son discours se mua en « filet liquide », intarissable. Elle ne s'arrêtait plus.
Devenue bavarde, je souffrais. Je n'arrivais pas à placer un mot.
Il eut suffit que je la pousse un peu pour en faire sortir son contenu. Contenu que je qualifierai d'aqueux, sans odeur ni couleur. De l'Hypnovel.