Le Soleil et la Belle
LE SOLEIL ET LA BELLE
Ca y est, il en est certain
Le doute n'existe plus, tout est clair maintenant
L'AMOUR vient de percer sa muraille
Serait-il libéré à présent ?
Rien est moins sûr et pourtant
Il se risque à des représailles
Et a l'intention de se livrer à son « opposant »
Quoi de plus beau qu'un astre
Une sphère qui rayonne à jamais :
Le Soleil
Pour sûr elle ne s'y attendra pas
A ce cadeau qui résume
La raison pour laquelle il est là
A rêver et virevolter comme une plume.
Il décide alors d'utiliser les grands moyens
Et construit pour elle la plus grande des échelles
S'emploie nuits et jours pour assembler ses matériaux
Exténué mais excité, il se voyait déjà près d'elle
Avec le sourire des grands jours
Lui apportant son présent
Qu'il avait décroché avec force et bravoure
Son œuvre étant achevée
Il l'apposa contre un arbre géant
De ceux que l'on ne trouve qu'en grandissant
Et scruta le ciel, du défi plein les yeux
Il s'arracha de terre et s'éleva
Prêt à affronter le temps, la fatigue et la faim
Rien n'aurait pu lui faire rebrousser chemin
Il s'approchait jour après jour
La température grimpait heure après heure
Son excitation s'intensifiait
La joie emplissait son cœur a mesure
Qu'il approchait du but
Puis enfin il le tint
A bout de bras léger et brûlant
Le Graal enfin, il l'avait atteint
Il le savait, elle l'aimerait
Il fit alors demi-tour
En marche arrière, ce fut moins évident
Il trébucha maintes et maintes fois
Mais il arriva a bon port, fatigué las et lourd
Et s'affala au sol, sombra dans un profond coma
Bien plus tard, lorsqu'il se réveilla
Son trésor doré n'était plus là
Disparu, perdu, volé ?
Il ne s'en remettrait pas
Mais il y avait sa dulcinée
Celle qui fait qu'on est vivant
Et couru la rejoindre, triste mais souriant
Et là, la surprise fut de taille
Qui était là, au bras de sa bien-aimée
Brandissant son propre trophée, volé
Ce soleil, son autre précieux ?
Un goujat, pire un voleur
Un usurpateur de soleil et de fée
Il avait pris sa place et soudain il eut peur
Elle ne voyait que lui
Séduite par le cercle lumineux
Elle était tombée dans ses bras
Et le malheureux anéanti à jamais
Vaincu il s'estompa
Il partit, chancelant et détrui
Et décida, faute de soleil
De rejoindre la lune, celle que l'on oublie
Et plongea dans un éternel sommeil
Plein de tristesse et d'ennui.